Alors que le monde du travail ne cesse de se transformer avec le temps pour s’adapter à nos sociétés modernes, de récentes recherches suggèrent qu’il existe de tous nouveaux atouts à développer, aussi bien à l’échelle individuelle, que sur le plan collectif, afin de booster la performance à tous les niveaux.
L’émotion, ce trésor longtemps sous-estimé.
Suite aux travaux des stoïciens durant l’antiquité, les émotions chez l’Homme ont commencé à être mal vues. On leur associe le plus souvent l’irrationalité, mais aussi les réactions les plus primitives. Pour limiter les dérives passionnelles, nous avons par conséquent opposé la cognition à l’émotion. Pourtant, il arrive que la raison issue de la cognition nous fasse défaut. C’est en tout cas un constat ressenti par de nombreux professionnels dans différents domaines.
Depuis le XIXe siècle, de nombreux naturalistes suspectent une forme d’intelligence développée au cœur même de nos émotions, à commencer par Charles Darwin et sa perception des « émotions adaptatives » qui favoriseraient considérablement nos chances de survie. Depuis, nous avons rebaptisé ce phénomène en « intelligence émotionnelle » et nous l’étudions afin de mieux en comprendre les mécanismes, et ce, depuis plus d’un siècle déjà.
Avec le développement de nouvelles branches analytiques telles que la psychologie du travail et des organisations, cette intelligence émotionnelle est devenue un enjeu important à comprendre dans le monde de l’entreprise. Pour certains psychologues du travail, celle-ci joue un rôle déterminant, aussi bien chez les acheteurs que chez les managers. C’est dans ce cadre-là que nous assistons aujourd’hui à la publication de plusieurs études portant sur ces fameuses compétences émotionnelles et leur impact positif sur le monde du travail.
Les compétences émotionnelles au service de l’entreprise.
Pour un manager, il est important de prendre les bonnes décisions, et ce, le plus rapidement possible dans la plupart des cas. C’est ici qu’entrent en jeu les compétences émotionnelles : loin du pragmatisme classique, elles favorisent le développement d’idées alternatives tout en en faisant l’évaluation en temps réel. Les émotions d’accomplissement (fierté, satisfaction, joie) jouent un rôle important dans cette prise de décision rapide, puisqu’elles orientent intuitivement le choix du manager vers son issue la plus heureuse.
Quant à elle, les émotions d’approche (soulagement, surprise, intérêt) permettent de prendre des décisions responsables qui auront un impact direct sur l’image de l’entreprise ou bien celle de la personne qui est aux commandes. Ainsi, les compétences émotionnelles s’avèrent être aussi utiles en intérieur qu’en extérieur, surtout dans le contexte particulier de la crise économique, où chaque entreprise se doit d’améliorer son image auprès du grand public.
Il existe cinq compétences émotionnelles de base à développer dans le cadre professionnel :
- L’identification : Il s’agit ici d’identifier et de comprendre au mieux les processus émotionnels qui s’opèrent chez les autres (collègues, collaborateurs, clients), mais aussi de faire le même travail sur soi pour mieux cerner son propre vécu émotionnel.
- L’expression : Cette compétence a pour but de permettre une meilleure expressions des sentiments ressentis, tout en adaptant cette expression au contexte.
- La compréhension : Comprendre le vécu des autres est primordial pour saisir au mieux l’étendue de leurs réactions, afin de réagir de façon adaptée par la suite.
- La régulation : En cas de conflit, la régulation permet de mieux gérer les émotions désagréables, telle que la colère. La régulation fonctionne aussi sur les émotions positives et permet de faire preuve de plus de créativité.
- L’utilisation : Une fois les émotions positives isolées, il est important de savoir les utiliser au bon moment afin d’améliorer la qualité de ses relations et de mettre ces émotions positives au profit de sa fonction.
Enfin, les compétences émotionnelles ont aussi l’avantage d’aider à prendre du recul sur sa carrière, tout en limitant ainsi les risques de burn-out, de plus en plus présent dans le monde du travail d’aujourd’hui.