Le burn-out, également appelé syndrome d’épuisement professionnel en droit français est une pathologie, liée au monde du travail, encore méconnue tant des chercheurs que du grand public, qui fait pourtant régulièrement les titres de l’actualité. Encore très récemment, en février 2018, le burn-out a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale, cette dernière ayant toutefois décidé de rejeter une proposition de loi visant à faire classer « les pathologies physiques résultant de l’épuisement professionnel » dans la catégorie des maladies professionnelles. Malgré ce refus du pouvoir politique de reconnaître officiellement le syndrome d’épuisement comme une maladie professionnelle, le burn-out est d’ores et déjà considéré par certains comme le nouveau mal du siècle.
La définition même du burn-out est parfois encore débattue. Il est généralement admis qu’il s’agit d’une forme d’état dépressif lié à l’activité professionnelle. Cet état dépressif est causé par une exposition prolongée et constante à une pression dans l’univers professionnel. Il n’est donc pas surprenant que le syndrome d’épuisement professionnel touche essentiellement les personnes qui s’investissent énormément dans leur activité professionnelle et celles qui occupent des emplois à forte sollicitation mentale.
Des symptômes variés touchant toutes les catégories professionnelles
Les symptômes du burn-out sont nombreux et variés. Il s’agit généralement d’un état d’épuisement et de stress répété qui a pour effet de causer chez la personne qui y est sujette une irritabilité, des difficultés de concentration, des épisodes d’insomnie, un manquement de motivation et d’implication dans le travail ou encore une perte d’estime de soi.
En France, selon certains spécialistes, 3,2 millions d’actifs seraient exposés à un risque important d’épuisement professionnel. Pour d’autres, plus de 16% des salariés feraient face dans leur vie professionnelle à un risque élevé de burn-out. En outre, contrairement aux clichés qui voudraient réserver cette pathologie à certaines professions réputées stressantes, notamment les cadres de grandes entreprises évoluant dans un cadre professionnel rythmé et régi par la quête de la performance, les études montrent que toutes les catégories professionnelles sont touchées par le phénomène. Les agriculteurs et exploitants agricoles arrivent en tête avec 23,5% d’entre eux concernés, suivis des artisans, commerçants et chefs d’entreprise avec quasiment 20%. Viennent enfin les cadres (19%).
Face à ce constat qui montre bien l’ampleur du phénomène, il est important de réfléchir aux moyens qui doivent permettre à chacun d’éviter de se retrouver confronter, à cause de sa vie professionnelle, à ce risque beaucoup plus répandu qu’on ne le pense.
Connaître ses limites
Premièrement, l’une des manières de prévenir le burn-out est de de réaliser un travail sur soi-même en vue de connaître ses limites et de délimiter clairement son rôle professionnel. En entreprise, chacun a une fonction bien précise. Pour pouvoir remplir son rôle de manière pleinement satisfaisante, il est nécessaire de connaître les frontières de sa mission. Cela vaut tant pour les différentes tâches qui composent la mission que pour le temps que telle ou telle mission devrait pendre. Si savoir se rendre disponible pour d’autres missions est incontestablement une qualité, cela peut s’avérer dommageable pour la personne si cela conduit à une augmentation du stress et de la fatigue tout en menaçant la réalisation de la mission initialement confiée. C’est pourquoi il est notamment conseillé d’informer ses supérieurs des missions en cours et de déterminer avec eux lesquelles sont prioritaires. Cette discussion ne doit pas passer pour ce qu’elle n’est pas, il ne s’agit pas d’éviter certaines missions mais de tirer le meilleur profit de son temps de travail.
Apprendre à déléguer
Une autre méthode pour prévenir le burn-out est d’apprendre à partager sa charge de travail. Si tout gérer soi-même peut donner l’illusion d’être très performant, accepter une mission alors que l’on a déjà fort à faire et que d’autres membres de l’équipe auraient le temps de réaliser n’est pas forcément l’option la plus efficace. Si c’est une tâche qui fait partie de votre mission, il convient d’établir une discussion avec vos supérieurs pour déterminer comment cette tâche pourrait être déléguée. Une bonne gestion du temps est essentielle non seulement pour prévenir le burn-out mais également pour assurer que vous rendrez un travail de qualité et conforme aux attentes. Les objectifs qui vous sont assignés doivent en effet être réalistes et réalisables. S’ils sont irréalistes par leur nombre ou par leur ampleur, vous ferez très vite face à l’épuisement professionnel, au surmenage, à des capacités intellectuelles limitées, au stress et au découragement.
Ménager des temps de repos
Un troisième conseil pour prévenir le burn-out est d’apprendre à s’arrêter au bon moment, avant d’être complétement épuisé physiquement et moralement. Ainsi, dans la mesure du possible, veillez à planifier vos congés largement à l’avance pour que votre équipe intègre votre départ et puisse déléguer les tâches qui vous sont normalement dévolues. Cela vous évitera de partir en vacances préoccupé par des tâches que vous devez malgré tout terminer.
Vous n’êtes pas seul, communiquez
Enfin, dernier conseil pour éviter que votre activité professionnelle devienne une source d’anxiété ingérable qui aboutisse au syndrome d’épuisement professionnel : veillez à communiquer avec vos supérieurs (ou vos clients si vous êtes un travailleur indépendant par exemple). Il vous faudra ainsi apprendre à communiquer non seulement sur vos missions, votre charge de travail, votre niveau de stress et de fatigue mais également sur les perspectives d’évolution qui s’offrent à vous au sein de l’entreprise.